Une éolienne, qui se trouve entre le soleil et les maisons, produit des ombres en mouvement causées par les pales. On les désigne par “ombre portée” ou encore effet disco ou stroboscopique. Dans le cas projeté avec une hauteur de 230 m, ces effets ont une portée de 2 km. Les ingénieurs CSD ont calculé un impact moyen de 20-55 jours par an pour les habitants de Burden. La société ProSolut S.A. (chargée par le promoteur) conclut dans le dossier commodo/incommodo qu’un dépassement des normes à respecter n’est pas probable et que l’installation d’un module permettant un arrêt automatique de l’éolienne en cas de dépassement n’est pas à prévoir.
À première vue, cela peut paraître rassurant. Mais vu le fardeau périodique et parfois permanent d’ombres portées tant pour les habitants que pour la faune et le potentiel de causer du stress et des distractions, nous exigeons une distance supérieure aux 750 m prévus, notamment le respect de la règle dite des « 10 H », soit une distance de l’habitation égale à 10 fois la hauteur totale des éoliennes.
Il n’existe pas d’études à longue durée qui déterminent des seuils recommandés ou tolérables, ni pour les effets stroboscopiques, ni pour le bruit. Il est donc fort surprenant d’avoir des normes qui préconisent un seuil maximal de 30 heures par an et de 30 minutes par jour où les ombres peuvent ennuyer les habitants. Pourquoi ces 30 minutes par jour et 30 heures par an seraient tolérables par les habitants et ne causeraient pas d’inconvénient ? Quelle étude est à l’appui de cette norme ?
Un avis de médecins en Allemagne du Nord conclut que des facteurs comme l’infrason, les ombres portées et les effets stroboscopiques amplifient le stress pour les patients. Nous demandons des décisions politiques raisonnables qui protègent avant tout la santé des citoyens. Madame Dieschbourg écrit, en 2015, dans une réponse à une question parlementaire de Monsieur Kartheiser que pour donner une autorisation de construction d’une éolienne, il faut garantir l’absence de répercussions négatives pour les hommes, causées par des bourdonnements, les infrasons ou encore les ombres portées (Journal 21.05.2015).
Statistiquement les ombres portées seront donc un phénomène assez courant. Les effets ne se limitent pas à l’extérieur mais peuvent être perçus à l’intérieur des habitations à travers les fenêtres et portes. Le séjour dans les pièces concernées cause donc des effets négatifs pour la santé, une situation qui est loin de la définition de l’OMS : « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ».
Il faut encore préciser que les éoliennes sont équipées de systèmes d’éclairage qui clignotent de façon rythmique, blanc en journée et rouge la nuit. Il s’agit d’une autre nuisance à laquelle le riverain ne peut pas échapper et qui constitue une polution lumineuse surtout pendant la nuit.
L’ombre projetée d’une éolienne (de 192,5m de haut à une distance de 1 km des habitations) à Hoscheid-Dickt en novembre 2020. L’ombre du mât est projeté jusqu’à l’habitation ; l’ombre périodique mobile des pales la dépasse. Un exemple réel comparé au modèle des études officielles. Cette installation fut mise en œuvre par la même société Soler S.A. qui prévoit l’éolienne devant le village de Burden.
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