L’impact des éoliennes sur la faune et la flore est plus grand que les promoteurs et exploitants d’éoliennes veulent nous le faire croire. Quand les autorités affirment que les obligations en matière de protection des oiseaux sont des plus strictes ou quand les exploitants prétendent que des masses d’oiseaux et d’insectes périssent aussi à cause de lignes de haute tension ou du trafic automobile, on ne peut penser qu’à une mauvaise blague.
On propose comme mesures l’arrêt des éoliennes lorsque l’agriculteur rentre sa récolte ou lorsqu’il laboure la terre. Mais le milan royal devra simplement céder son territoire ! Si ces mesures doivent faire preuve de l’efficacité des mesures protectrices des oiseaux, alors des questions critiques s’imposent. Qui sera en charge du contrôle de l’arrêt de l’éolienne lorsque l’agriculteur travaille sa terre ? Est-ce que l’éolienne reste en marche lorsque les champs voisins sont fauchés ?
Les parcelles cadastrales au lieu-dit «Auf der Hasenbach» sur lesquelles SOLER désire ériger une éolienne se trouvent à 300 mètres de distance de la zone Natura 2000 Waark-Niederfeelen-Waarken. Malgré le fait que l’élaboration du projet a débuté en 2015 et que l’expertise biologique a été achevée fin 2019, le sujet n’a valu que quelques diapositives lors de la réunion d’information en été 2020. Dont une seule avec des mesures compensatoires et atténuantes pour les oiseaux et les chauves-souris. Malgré la demande expresse du public pour accéder aux études environnementales, les porteurs de projet n’ont pas jugé utile de publier les documents. Ce manque de transparence ne va pas de pair avec les prétentions d’un projet soi-disant participatif et durable. L’accès à ces études n’a été possible qu’en adressant une demande écrite au Ministère en charge de l’établissement de l’autorisation d’environnement.
Le rapport d’expertise biologique constate la présence sur le site de plusieurs espèces protégées, dont notamment le milan royal (liste rouge – vulnérable), le milan noir (liste rouge – proche d’être menacé), l’alouette des champs (liste rouge – vulnérable) et pas moins que 15 espèces de chauves-souris (dont le Grand Murin et le Murin de Bechstein).
Il est bien établi que les éoliennes déciment le nombre de rapaces, de chauves-souris et d’insectes. Ces animaux sont attirés par les turbulences causées par les pales des éoliennes. Ces pales tournent à des vitesses de 100 à 400 km/h et ne laissent peu de chance aux oiseaux et chauves-souris. Si par hasard un individu échappe, ses poumons peuvent fissurer à cause des fluctuations de pression atmosphériques et il tombe du ciel. D’ailleurs des myriades d’insectes collent aux hélices.
Le nombre d’oiseaux et de chauves-souris qui périssent au Luxembourg est méconnu vu que beaucoup de leurs cadavres sont éliminés par les rapaces comme le milan. Plus loin des éoliennes les corps déchiquetés sont mangés par d’autres charognards. Les statistiques sous-estiment ainsi largement le nombre réel de victimes. L’institut allemand Michael-Otto avance un chiffre de 100.000 oiseaux victimes par an. Le chiffre réel pourrait être maintes fois plus lourd. Dans l’étude Progress de 2016, l’analyse systématique la plus complète pour l’Allemagne, il fut conclu que non seulement les populations du milan royal, mais aussi celles des buses sont mises en péril si l’énergie éolienne continue davantage d’être développée.
Les éoliennes fragmentent l‘espace aérien et les habitats par les tourbillons d’air qu’ils produisent et constituent une intervention considérable dans les espaces de vie de beaucoup d’espèces d’oiseaux. Par conséquent on peut se demander si la protection de la nature et de la biodiversité ne sont pas sacrificiés sur l’autel de la protection du climat. Ainsi la transition énergétique risque d’intensifier les risques qui planent déjà plus que jamais sur la biodiversité. L’industrie de l’éolien est en train de détruire de façon étendue l‘objet qu’ils prétendent protéger à travers le combat contre le changement climatique, à savoir la protection de la nature et de la biodiversité.
Nous exigeons que le projet éolien sur le site «Auf der Hasenbach» soit abandonné afin de préserver ce paysage intact. La localité de Burden et la zone Natura 2000 y adjacente sont d’ores et déjà encerclés par les parcs éoliens de Kehmen-Heischent et de Bourscheid. Les peu de milieux ouverts et corridors biologiques intacts ne doivent pas être davantage détruits.